Invité
2959334 Vues
0 Com.
Thierry Pernot
27/11/2020
Comment économiser l'énergie chez soi ?
Isolation, type de chauffage, thermostat, pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques, électricité verte, énergie partagée
N° article : 72
  1. Trainées d'avion et forçage radiatif

    1- Vérifiez et améliorez l'isolation de votre logement

    Le premier poste de consommation d’énergie des foyers est de loin le chauffage. Pour réduire son empreinte carbone, la première chose à faire est donc de vérifier l’isolation de son logement.

    Nous n’allons pas détailler ici tous les points à prendre en compte pour bien isoler son logement, nous allons juste donner une grille de priorité.


    La déperdition thermique d’une maison non isolée se répartit ainsi :

    30 % par la toiture

    20 % par la ventilation (renouvellement de l’air)

    16 % par les murs

    16 % par le sol

    13 % par les portes et fenêtres

    5 %   par les ponts thermiques (transfert de chaleur par diverses structures)


    La priorité est donc d’isoler le toit, c’est d’autant plus facile si les combles ne sont pas aménageables et que vous pouvez réaliser l’isolation directement sur le plancher.

    Cette amélioration ne coûte pas cher et est facile à réaliser. C’est en isolant le toit que l’on obtient le meilleur rendement. On optimise le gain par rapport au coût. 

    Ensuite, il faut agir sur les autres points en fonction de votre logement. Les fenêtres ne représentent qu’une faible surface de diffusion et leur remplacement coûte cher, mais si les vôtres laissent passer l’air comme si elles étaient ouvertes, il faudra prévoir de les changer.


    2- Utilisez-vous un système de contrôle de la température dans votre logement ?

    Un système de contrôle de la température, par thermostat par exemple, est primordial. C’est le seul moyen de garantir que l’on ne chauffe pas excessivement et inutilement des pièces. 

    - Cela vous permet d’adapter la température des pièces à leur utilisation.

    Vous pouvez régler la pièce principale sur 19°C, les chambres sur 16°C et le bureau sur 21°C par exemple.

    Sachez que chaque degré supplémentaire entraine une surconsommation d’environ 7 %.

    - Si vous disposez de thermostats programmables, cela vous permet également de régler la température en fonction des heures de la journée. La nuit vous pouvez ainsi régler la température de la pièce principale et du bureau à 17°C. 

    Les systèmes actuels de programmation sont très précis et sont capables de régler la température au dixième de degré près.


    3- Quel mode de chauffage principal utilisez-vous ?

    Suivant le mode de chauffage dont vous disposez, votre empreinte carbone sera très différente, voici quelques notions :

    - Le chauffage au bois

    Il dégage beaucoup de fumée s’il n’est pas suffisamment sec et de CO2, mais c’est une énergie renouvelable. Car les arbres lors de leur croissance utilisent le CO2 atmosphérique pour constituer la lignine de leurs troncs. Le CO2 que vous dégagez lors de la combustion avait été prélevé dans l’air les années précédentes, le bilan est donc équilibré.

    - Le chauffage au fioul

    Il émet moins de fumée que le bois en apparence, mais il émet des substances plus toxiques et à l’odeur plus désagréable. Mais surtout, le fioul provient du pétrole qui s’est formé il y a plusieurs dizaines de millions d’années. Le CO2 que vous dégagez lors de la combustion n’est donc pas compensé et il vient s’ajouter à l’atmosphère. Ce chauffage est donc à éviter.

    - Le chauffage au gaz

    Il émet beaucoup moins de fumée que le bois ou le fioul, c’est donc mieux au niveau de la pollution locale. Néanmoins, il est émetteur de CO2, un peu moins que le fioul.

    - Le chauffage électrique

    C’est le plus difficile à appréhender. L’électricité étant une source d’énergie secondaire, c’est-à-dire qu’elle a été produite à l’aide d’une autre ressource, son empreinte carbone dépend de cette dernière. En France, la répartition en 2019 était la suivante :


    69,9 % Nucléaire

    21,1 % Energies renouvelables (hydroélectrique : 10,9 %, éolien : 6,1%, solaire : 2 %, bioénergie : 2 %)

    9 % Centrales thermiques (gaz : 6,7%, pétrole : 1,3%, charbon : 1 %)


    Seule l’électricité produite par les centrales thermiques est émettrice de CO2. L’électricité présente également l’avantage de ne produire aucune pollution locale. 

    Nous analysons ici, les différentes sources d’énergie du point de vue de l’empreinte carbone, l’énergie nucléaire est idéale de ce point de vue, mais son utilisation comporte des risques très importants que nous étudierons dans d’autres articles.

    Pour résumer, on peut dire que l’idéal est de disposer d’une habitation BBC (Bâtiment basse consommation) avec un chauffage électrique solaire géothermique et/ou compléter d’un poêle à bois.


    4- Possédez-vous un système de pompe à chaleur ou un chauffe-eau solaire en complément ?

    Pompe à chaleur

    Le principe de fonctionnement d’une pompe à chaleur est simple. Ce dispositif permet de récupérer l’énergie thermique d’un milieu à basse température et de la transférer vers un milieu thermique à plus haute température. Concrètement, vous allez récupérer l’énergie contenue dans le sol (pompe à chaleur géothermique) ou dans l’air (pompe à chaleur aérothermique) pour l’injecter dans votre logement.

    Il s’agit d’une énergie solaire puisque c’est le soleil qui va réchauffer le sol et l’air extérieur. 

    Sans entrer dans le détail, les pompes à chaleur géothermiques présentent un meilleur rendement que les pompes aérothermiques, mais sont plus complexes à installer.

    Chauffe-eau solaire

    Un chauffe-eau solaire récupère l’énergie thermique apporter par le soleil à l’aide d’un panneau solaire thermique rempli d’un fluide caloporteur. Ce fluide va ensuite chauffer l’eau de votre ballon d’eau chaude.

    Ces deux dispositifs vous permettront de diminuer votre consommation d’énergie fossile ou électrique.


    5- Avez-vous installé des capteurs photovoltaïques ?

    L’énergie solaire est l’énergie propre par excellence. Quoi de mieux que d’utiliser cette énergie illimitée et gratuite ?

    Les panneaux solaires photovoltaïques voient leurs performances augmentées lentement, mais régulièrement, les tarifs baissent, il est temps d’étudier la question d’une installation. 


    6- Pensez-vous à faire vérifier votre chaudière tous les ans ?

    Une chaudière fioul peut surconsommer en raison d’une fuite, d’un mauvais réglage ou simplement parce qu’elle arrive en fin de vie. Pour des questions de sécurité et pour diminuer sa consommation, il est important de faire vérifier régulièrement sa chaudière par un professionnel.


    7- Avez-vous opté pour une offre d'électricité verte ?

    On appelle « Electricité verte » une électricité produite uniquement à partir de sources d’énergies renouvelables : hydraulique, solaire, éolienne, biomasse, géothermique.


    « Une offre de fourniture d’électricité est dite « verte » si le fournisseur peut garantir qu’une quantité d’électricité d’origine renouvelable équivalente à la consommation des clients de cette offre a été injectée sur le réseau ».


    Ceci doit bien sûr être prouvé via une « garantie d’origine (GO) » au niveau européen. Il s’agit d’un certificat délivré aux producteurs d’électricité et qui mentionne la quantité produite à l’aide d’énergies renouvelables.

    Si vous avez des scrupules relativement à votre consommation d’électricité, basculez votre contrat vers un contrat « électricité verte ». Vous participerez ainsi activement au développement des énergies renouvelables.

    Attention : seul le réseau de coopératives Enercoop s’approvisionne uniquement en énergie renouvelable produite auprès de petits producteurs dont les installations sont parfaitement respectueuses de l’environnement. Ses tarifs sont 20 à 25% plus chers que ceux pratiqués par EDF, mais c’est amplement justifié.

    Les autres fournisseurs d’électricité verte utilisent des certificats provenant d’énergie verte hydraulique provenant de barrages amortis depuis longtemps. Cela ne concourt donc en rien au développement des énergies renouvelables. Le surcoût de 20% est dans ce cas totalement injustifié.


    8- Concernant la climatisation de votre logement

    Les climatiseurs, comme les radiateurs électriques consomment beaucoup d’énergie. Il faut en être conscient et n’utiliser la climatisation qu’en dernier recours.


    Avant d’installer un climatiseur, pensez à quelques gestes simples pour limiter la température de votre logement :

    - Fermez les volets dans journée

    - Installer des paravents qui mettront à l’ombre vos ouvertures.

    - Pensez à aérer la nuit quand l’air est plus frais

    - Eteignez tous vos appareils électriques, ils dégagent de la chaleur.

    - Humidifiez l’air intérieur à l’aide de plantes et d’évaporateurs.

    - Il existe des films solaires semi-occultant à coller sur les vitres.

    - Si ça ne suffit pas, utilisez un ventilateur brumisateur, il consommera moins qu’une climatisation.

    - Si vous désirez construire une maison, pensez à cela dès le projet. La mise en place d’un puits canadien (circulation d’air en sous-sol qui a pour but de rafraichir l’air avant de le réinjecter dans votre logement à l’aide d’un petit ventilateur) peut s’avérer très économique à long terme.


    9- J'utilise des ampoules à basse consommation

    La technologie évolue, à éclairage équivalent les ampoules LED consomment 10 fois moins que les ampoules à incandescence et 6 à 8 fois moins que les halogènes. De plus leur durée de vie est beaucoup plus longue, théoriquement au moins 5 fois plus. Dans la réalité tout dépend de la qualité du produit que vous avez acheté.


    Pour connaitre la capacité d’éclairage, il ne faut plus regarder les watts qui indiquent la consommation électrique mais les lumens. Pour une ampoule à incandescence, la quantité de lumière émise dépendait directement de la puissance consommée par l’ampoule, ce n’est plus le cas avec les LED.


    Pour savoir par quelle ampoule LED remplacé une ampoule à incandescence utilisez le tableau ci-dessous :

    100 W à incandescence produisent 1520 lumens

    75   W à incandescence produisent 1055 lumens

    60   W à incandescence produisent 805   lumens

    40   W à incandescence produisent 470   lumens

    25   W à incandescence produisent 250   lumens


    Exemple : vous voulez remplacer une ampoule à incandescence de 75 W, choisissez une LED qui produit environ 1000 Lumens, elle aura une consommation voisine de 10 watts.


    10- Je veille à ne pas laisser de pièces inutilement allumées

    Si vos éclairages sont équipés de LED c’est moins grave, mais ce n’est pas une raison ! Il serait bête de perdre le gain obtenu par les LED en les laissant inutilement allumées.


    11- Je débranche les appareils électriques non utilisés

    D’après l’ADEME l’ensemble des appareils en veille d’un foyer représente en moyenne 50 Watts de consommation instantanée. Ce qui, rapporté à l’année, correspond à 438 KW/h et occasionne un coût inutile de 70 €. Pour se donner une idée de cette consommation diffuse, c’est comme si vous laissiez un radiateur de 1200 W allumé non-stop pendant 15 jours.

    On parle de consommation cachée, elle pourrait représenter jusqu’à 11% de la facture des ménages. Rapporté à l’ensemble du pays c’est énorme, cela signifie que l’on pourrait se passer d’une centrale nucléaire sur 10 !

    Un moyen de régler en partie ce problème, serait d’installer sur les nouvelles maisons des disjoncteurs centralisés pour couper l’alimentation des prises électriques hors cuisine par exemple. En attendant une évolution technologique, débranchez vos appareils !


    12- Lorsque j'achète un appareil électroménager, je tiens compte de sa consommation électrique

    Lorsque vous achetez un appareil électroménager, ne jamais oublier de prendre en compte la consommation énergétique de l’appareil dans votre calcul de rapport Qualité/Prix. Le prix d’achat vous le payez une fois, le coût électrique vous allez le payer pendant 5 à 20 ans.





    13- J'ai commencé à me débarrasser des appareils électroménagers superflus

    La société de consommation impose par sa pression marketing un nombre toujours plus grand d’appareils de toutes sortes. Sont-ils bien utiles ? Souvent non. Réfléchissez bien avant d’acheter ou de renouveler un appareil. Combien de fois je l’utilise par an et pour quel bénéfice, sans oublier la place qu’il occupe.

     

    14- Lorsque je fais chauffer de l'eau ou un plat, j'utilise un couvercle

    Sur certains sites, ils indiquent qu’avec un couvercle on peut diviser la consommation électrique des plaques par 3 !  

    En effet, il faut 500 Watts pour maintenir un litre d’eau à ébullition alors que 150 Watts suffisent avec un couvercle.


    J’ai voulu vérifier, car pour la montée en température c’est un peu différent. J’ai fait le test de chauffer un litre d’eau dans une casserole de diamètre égale à celle de la plaque, thermostat en position maxi :

    Sans couvercle : 7 minutes 30 secondes pour atteindre l’ébullition complète.

    Avec couvercle : 6 minutes.

    Soit un gain de 20%, on est loin des 200% annoncés !

    Mais bon, 20% ce n’est pas négligeable.

    Les 200% peuvent être atteints pour le maintien en température, c’est-à-dire pendant la cuisson. On voit ici que le couvercle est plus important pour maintenir la température une fois atteinte que pendant la chauffe.


    Autres remarques : 

    - Pour chauffer de l’eau, utilisez une bouilloire, le rendement est meilleur.

    - Pour les cuissons longues (pommes de terre par exemple), utilisez une cocotte-minute, le rendement est encore supérieur, car vous allez cuire sous pression et vous gagnerez aussi du temps.


    15- Concernant ma consommation d'électricité

    Le fait d’analyser de manière détaillée votre consommation d’électricité, vous permettra de la comprendre, de prendre 

    conscience qu’elle est importante, de chercher et de trouver des solutions pour la diminuer.


    Pour cela vous disposez de plusieurs outils :


    - Le compteur Linky vous permet de récupérer votre consommation par mois, par semaine, par jour et même par tranches de 30 minutes. Vous pouvez donc identifier assez facilement les postes les plus énergivores.

    - Vous pouvez acheter un wattmètre (15 à 40€). Il s’agit d’un appareil que vous branchez entre la prise électrique et l’appareil dont vous voulez connaitre la consommation. Le wattmètre va mesurer la tension en volts et l’intensité du courant en ampères qui le traverse, il pourra ainsi calculer la puissance en watts qui n’est autre que la multiplication de la tension par l’intensité. Cela est très utile pour voir la consommation des appareils en veille. 

    - Vous disposez aussi d’internet pour comparer vos diverses consommations avec les moyennes nationales.


    16- Concernant mes démarches pour réduire ma consommation électrique

    La terre est entrée dans une phase de réchauffement climatique rapide, pour limiter ce réchauffement qui va vite devenir catastrophique, chacun doit être actif et rechercher de lui-même les moyens de baisser sa consommation. N’attendons pas tout, des gouvernements.


    17- Participation à un projet collectif de production d'énergie renouvelable

    Il existe différents types de projets collectifs, nous donnerons l’exemple du « Mouvement énergie partagée ».


    Dans le Haut-Jura, sur la commune d’Avignon-les-Saints-Claude le projet « Centrales Villageoises du Haut-Jura » a été labellisé "citoyen" par l’organisation « Énergie Partagée ».

    « La démarche citoyenne de ce projet a été examinée et validée par Énergie Partagée selon 23 critères des 4 piliers de sa charte : ancrage local, exemplarité environnementale, gouvernance transparente et démocratique, visée non spéculative. Un suivi permet de vérifier cette démarche tout au long du projet. »

    Retrouvez d’autres projets du même type sur :

    https://energie-partagee.org/




2959334 Vues
0 Com.
N° article : 72