Le merle noir (Oiseaux / Passereaux / Turdidés / Turdus merula)

Le merle est un passereau de la famille des Turdidés, qui comporte 17 genres dont un seul est représenté en France, le genre Turdus. Celui-ci comprend les merles et les grives, « turdus » signifie « grive » en latin. En langage courant, nous nommons certaines espèces « merles » et d’autres, « grives », mais cette distinction n’a rien de biologique, ces deux groupes appartiennent au genre Turdus et toutes ces espèces sont très proches. Carl Von Linné appelait d’ailleurs le merle : « la grive noire ».

L’expression littéraire « Faute de grives, on mange des merles » qui, au second degré, signifie qu’à défaut de ce que l’on souhaite, il faut savoir se contenter de ce que l’on a laisse entrevoir un sens au premier degré, où culinairement, les grives seraient meilleures que les merles, ayant la chair moins sèche, c’est-à-dire plus grasse.

Généralement, lorsque l’on parle de « merles », sans préciser, c’est qu’il s’agit du merle noir.

Description

Le merle noir est un oiseau de taille moyenne 24 à 28 cm, il est plus grand qu’une grive musicienne et à peu près de la taille, voire plus grand, qu’une grive litorne ou qu’une grive draine, même si cette dernière par sa posture très droite à l’air plus grande, elle possède d’ailleurs une envergure bien supérieure. 

La queue du merle est longue et souvent redressée.

Le mâle est de couleur noir brillant uniforme. Son bec et son iris jaune à orange vif ressortent fortement sur sa robe noire. 

Les pattes sont gris plus ou moins foncé à brun clair.

La femelle est brun foncé avec la gorge un peu plus claire et tachetée.

Les jeunes ressemblent aux femelles en plus roux.

Le chant

L’expression littéraire et flatteuse « Siffler comme un merle » nous donne déjà quelques indications. Il est également courant de surnommer de « merle » une personne qui sifflote tout le temps. En effet, le merle noir est plutôt doué côté vocalise, capable d’improvisation, son chant est très varié, sonore, mélodieux, on dit qu’il est fluté. Vous entendrez également souvent son cri d’alarme, composé de la répétition rapide de plusieurs « tchouc » sonore et avec une forte attaque sur chaque syllabe.

Confusion possible

Le mâle, avec son bec orange vif uni, ne peut pas être confondu de près. À plus longue distance, on peut le confondre avec un étourneau qui présente une taille et une couleur similaires. De dos, la confusion est possible avec le merle à plastron qui lui ressemble beaucoup, mais qui possède une zone blanche à la poitrine très visible, de plus le noir de son plumage est moins intense.

La femelle est moins typique et peut plus facilement être confondue avec une femelle de merle à plastron, voire avec une draine.

Mais le merle à plastron se rencontre surtout dans les forêts de conifères en altitude et dans les tourbières ce qui limite fortement le risque de confusion.

Répartition

Le merle noir est un oiseau commun dans toute l’Europe, hors Islande. Il est présent jusqu’au nord de la Scandinavie. Si en France nous sommes fières de notre « Coq », les Suédois ont choisi le merle.

En France, il est très commun dans tous les départements.

Son nom anglais est à ce sujet autant trivial que révélateur : Common blackbird !

Habitat

Le merle est un oiseau forestier, mais qui a étendu son emprise sur nombre d’autres habitats : parcs, jardins, haies. Sa longue queue et sa faible envergure rappellent son côté forestier, ces caractères facilitant le vol rapide entre les arbres.

Le merle s’approche donc des habitations, mais il reste beaucoup plus méfiant que les petits passereaux comme les mésanges par exemple. Le moindre mouvement, même à grande distance, le fait fuir.

Alimentation

Le merle noir est insectivore l’été, période pendant laquelle il affectionne les vers de terre, petits mollusques et autres insectes très variés. Il squatte régulièrement le composteur à la recherche de lombrics ! Si vous vous promenez régulièrement en forêt, vous aurez forcément déjà remarqué que le merle est un oiseau très bruyant. Il retourne la couche de feuilles et d’humus avec une telle énergie qu’on l’entend de loin, au point de le confondre avec un randonneur qui foulerait les feuilles.

À l’automne et en hiver, il va déporter son alimentation vers les fruits et graines. Il n’hésitera pas à piquer à plein bec dans une pomme, comme vous pourrez le voir sur une des photographies.

Reproduction

Le merle ne se rencontre jamais en groupe, il est généralement solitaire ou en couple, au plus deux ou trois couples peuvent coexister. Au moment de la reproduction, il défend son territoire qui est de faible superficie, 100 mètres de diamètre au maximum et souvent beaucoup moins dans les parcs.

Ils nichent généralement dans les arbres, les buissons, plus rarement au sol. La femelle pondra 4 à 6 œufs vert bleu tachetés de brun, de 3 x 2 cm.

Étymologie

« merula » signifie « merle » en latin, mais son origine est controversée.