Le citron (Lépidoptère / Papilionoïdés / Piéridés / Gonepteryx rhamni)

Le printemps arrive et l’on commence déjà à voir voler des citrons !

Pas nécessaire de se protéger pour sortir, je parle de ce beau papillon couleur soufre très commun en France. Il appartient à la famille des Piéridés comme la Piéride de la rave ou encore l’Aurore.

Répartition

Le citron est un papillon présent dans toute l’Europe et la Russie, excepté l’Islande et le nord de la Scandinavie. Il est également présent en Afrique du Nord. On peut le rencontrer à plus de 2000 m d’altitude.

Période d’observation

C’est un papillon univoltin, c’est-à-dire qu’il n’a qu’une génération par an. Dans le Jura on peut l’observer une grande partie de l’année de mars à novembre, car cette espèce n’hésite pas à ressortir de sa cachette dès que la température le permet, mais il est plus courant en juin et juillet.

Le citron peut vivre jusqu’à 12 mois, une durée aussi longue est rare pour un papillon. Les citrons se cachent dans divers endroits pendant les périodes froides.

Les photographies de cet article ont été prises au mois de mars pour celles prises sur un hellébore fétide et au mois de juillet pour les autres prises sur des pois de senteur, plantes qu’ils affectionnent particulièrement. 

Lieu des photographies : Larrivoire (Jura) à 720 mètres d’altitude.

Plante hôte de Gonepteryx rhamni

Les plantes hôtes de la chenille du citron sont les différentes espèces de nerpruns (Rhamnus sp.) et la bourdaine (Frangula alnus).

À ce sujet on peut d’ailleurs se poser une question : ces deux genres de plantes appartiennent à la famille des rhamnacées. L’ancien nom de la bourdaine était « Rhamnus frangula », elle a été déplacée dans un deuxième temps dans le genre « Frangula ».  Si la chenille mange aussi bien des feuilles de nerpruns que de bourdaine, ne nous indique-t-elle pas que ces deux espèces sont très proches ? Cette modification de genre est-elle opportune ?

Comportement

Les citrons ont un vol rapide, bougent beaucoup et sont méfiants, ils ne sont pas faciles à photographier. En vol le mâle est jaune vif, la femelle semble blanche, mais une fois posés, les deux sexes présentent des couleurs proches tendant vers un jaune vert.

Descriptions

Le citron est un papillon d’assez grande taille (45 mm en moyenne).

Le mâle est facilement reconnaissable à la couleur jaune citron ou jaune soufre du dessus de ses ailes, visible en vol uniquement. Le dessous des ailes est jaune-vert plus terne. La femelle est jaune très clair dessus tirant sur le blanc, le dessous des ailes est jaune-vert comme le mâle. Une tache bien visible, plus ou moins circulaire, orange à brun, marque le centre des ailes postérieures.

Ce qui est intéressant et caractéristique de cette espèce, c’est la forme des ailes. Le contour des ailes présente des bifurcations brusques avec des zones concaves et d’autres convexes donnant au papillon la forme d’une feuille. Les nervures bien marquées des ailes concourent également à parfaire le mimétisme. Comme la face inférieure, des ailes tirent sur le vert, ces papillons une fois posés, se dissimulent très bien dans la végétation.

Le corps, la tête et les antennes sont couverts d’un duvet qui prend une couleur roux tirant sur le rouge sombre sur la tête et les antennes.

Sur une des photographies, on voit bien sa trompe enroulée. La trompe fait office de bouche, elle est composée de deux parties reliées par des crochets et qui délimitent un canal que les lépidoptères utilisent pour aspirer le nectar des fleurs. Les autres pièces buccales sont atrophiées.

Chenille

La chenille est petite, 3 cm environ, vert clair, et piquetée d’un très grand nombre de petits points noirs. Dans le Jura vous pouvez la trouver sur le Nerprun purgatif (Rhamnus catharticus). 

Remarque

C’est à partir des ailes du citron (Gonepteryx rhamni) que la première ptérine a été isolée (ptère = aile en grec). Les ptérines sont des pigments azotés de couleur blanche, jaune ou rouge. La couleur jaune soufre du citron provient d’une xanthoptérine. Xanthos signifie blond ou jaune en grec. Il semble que ce pigment serait un produit d’excrétion de déchets azotés que l’insecte utiliserait par opportunité pour son ornementation.

Etymologie

« Gonepteryx » provient de l’association de « gonia » signifiant angle et « pteryx » signifiant aile et nous rappelant que ce papillon a des ailes très anguleuses, mimant les feuilles d’arbres.

Quant au nom d’espèce « rhamni » il provient simplement du nom de genre des plantes hôtes, les Rhamnus, les nerpruns en français.