Cet abrégé est un livre essentiel à toutes personnes qui souhaitent étudier la botanique.

J’ai dû lire déjà trois fois la version 6 de 1986, et je viens d’acheter la version 16 !

Ce livre est incontournable, il donne toutes les bases pour entrer serein dans le monde de la botanique.

Après une introduction sur l’organisation générale des végétaux et sur la systématique des végétaux, les auteurs nous entrainent à la découverte de la flore en suivant le processus évolutif.

C’est passionnant de voir comment la nature va progressivement inventer la tige, les vaisseaux conducteurs, la fleur, la graine. À l’origine, tributaire de l’eau pour leur vie et pour leur reproduction, les plantes vont inventer des organes de plus en plus perfectionnés leur permettant de s’affranchir du milieu aqueux et vont pouvoir ainsi conquérir la terre ferme.

Cette évolution va se faire en parallèle de celles des animaux, il y a eu et il y a toujours coévolution entre les deux règnes et cela va générer une course à l’armement entre les plantes et les animaux.

Les plantes disposant de capacités de déplacement bien inférieures à celles des animaux, elles ont dû faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour survivre. Ainsi les plantes sont de véritables usines chimiques, produisant toutes sortes de composés pour se rendre impropres à la consommation.

Chaque espèce de plante est unique, chaque espèce peut être à l’origine d’une découverte majeure en chimie ou en médecine. Rien que pour cela, il faut tout faire pour enrayer la destruction des espèces végétales et animales qui se produit actuellement à un rythme mille fois plus rapide que le processus évolutif normal.

Bref, je m’emporte, reprenons le cours du livre.

Le livre commence par un tableau de synthèse du monde vivant qui est bien utile. À partir de là sont évoqués les algues et les champignons, mais sans être traités. Dommage que les algues ne fassent pas l’objet d’un chapitre complet comme c’est le cas pour les mousses, car étant à la base du monde végétal, c’est important de connaitre leur structure et leur fonctionnement pour comprendre la suite de l'évolution.

Sont abordés ensuite les bryophytes (mousses et alliées), puis les ptéridophytes (fougères et alliées), puis les gymnospermes et enfin les angiospermes.

La classification APG III et ses nombreuses analyses génétiques est passée par là, que de changements depuis la 6e édition de 1986 !

La séparation des angiospermes en monocotylédones et dicotylédones fait place, en résumant un peu, au triplet : Magnoliidées, monocotylédones, et triporées. 

Le terme « triporée » indique que le grain de pollen des représentants de ce groupe comporte trois pores contrairement au groupe des monoporées qui n’en comporte qu’un. Les magnoliidées et les monocotylédones sont donc des angiospermes monoporées, caractère qu’ils partagent avec leurs prédécesseurs évolutifs, les gymnospermes. Vous voyez, ça se complique un peu !

Les auteurs détaillent ensuite pour chaque groupe les familles qu’ils contiennent.

C’est là l’intérêt de ce livre, une fois que vous avez en tête les caractéristiques d’une famille, vous êtes capable de la reconnaitre sur le terrain. Ce que je veux dire, c’est que vous pouvez rencontrer une plante sur le terrain que vous n’avez jamais vu, mais les connaissances acquises dans ce livre vous permettront d’en déterminer la famille. Il sera alors plus facile ensuite de trouver le genre et l’espèce avec une clef de détermination. Pour certaines familles homogènes, c’est simple, ça l’est moins pour d’autres où les variations à l’intérieur même de la famille sont plus importantes.

La version 6 de cet abrégé comptait 260 pages, la version 16 en compte 390 ! Mais je vous rassure, l’augmentation du nombre de pages est essentiellement liée à l’ajout de nombreuses photographies couleur, ce qui agrémente beaucoup la lecture.

La difficulté que l’on rencontre à la lecture d’un tel ouvrage c’est son aspect arborescent. Les groupes contiennent des sous-groupes qui contiennent des sous-sous-groupes qui contiennent des familles. C’est le problème des clades, certains associent les clades à des taxons dans la pure tradition linnéenne en utilisant les rangs taxonomiques (…classes, ordres, familles, genres, espèces…) quand d’autres considèrent simplement le clade comme le regroupement d’un ancêtre et de sa descendance.

Pour plus de clarté, il aurait été bien d’utiliser un plan de numérotation des chapitres, style 3.2.5, pour mémoriser les imbrications, même si ce plan doit être rompu dans les cas où les groupes décrits ne sont pas monophylétiques.

C'est le seul reproche que l'on peut faire à ce livre, on peut facilement se perdre dans l'arborescence de la classification.

Ce livre contient un grand nombre de diagrammes et tableaux et on peut s’en féliciter, néanmoins il manque quelques grands tableaux de synthèses. Il faut dire que le format poche du livre ne s’y prête pas.

Un grand format pour la prochaine version ?

Sinon le livre associe très bien dessins divers, diagrammes floraux et photographies couleur.

Le dernier chapitre traite de la répartition des végétaux.

Une amélioration à noter sur la version 16, l’existence de deux index. Un index taxonomique qui regroupe les noms des taxons (groupe, famille, genre, espèce) en latin et en français. Un index botanique qui regroupe tous les termes scientifiques abordés dans cet ouvrage. C’est bien pratique.

En résumé

Si la lecture de ce livre peut s’avérer ardue pour le néophyte, avec le risque de s’égarer dans l’arborescence de la classification, elle lui apportera toutes les bases dont il a besoin pour découvrir la botanique. Les amateurs confirmés pourront apprendre une multitude de détails et les experts rafraichir leur mémoire.

Il est d’ailleurs possible de lire le livre suivant deux objectifs différents :

- Soit dans le but de comprendre l’évolution des végétaux au cours du temps

- Soit de comprendre l’organisation de chaque famille en vue de faciliter la détermination.

Si vous souhaitez approfondir vos connaissances en botanique, achetez ce livre !