Introduction

Cet article n’a pas pour but de détailler chaque point de manière encyclopédique, d’autres articles plus détaillés le feront. Le but ici est de proposer un récapitulatif des gestes que l’on peut adopter facilement pour réduire sa production de déchets ou sinon permettre leurs recyclages au mieux.

Trier c’est bien, éviter de produire inutilement des déchets, c’est mieux.

1- Je recycle le verre

Tous les objets en verre sont recyclables, c’est du 100 % et on peut le recycler indéfiniment. Donc bouteilles, bocaux, flacons et pots en verre sont recyclables.

Attention :

- Le verre culinaire des plats et assiettes est en fait une céramique transparente, elle n’est pas recyclable. Elle doit être placée en tout-venant à la déchèterie.

- Les verres spéciaux comme les pare-brise, les écrans de télévisions, les miroirs, les ampoules ne sont pas recyclables.

En France, le recyclage du verre a débuté en 1974, le taux de recyclage actuel est proche de 78 %, 2 millions de tonnes sont collectées chaque année.

Le verre est produit à partir de silice, soude et calcaire chauffés à haute température. Celle-ci varie de 1300 à 1550° suivant la quantité de verre recyclé utilisé. Le calcin (verre recyclé) ayant une température de fusion de seulement 850°, à comparer aux 1700 ° de la silice (le sable), il permet ainsi un gain énergétique important en abaissant la température de fusion.

Le verre est produit en France par une vingtaine d’usines qui utilisent des matières premières produites à 95 % en France. Avec un taux de recyclage de 78%, on peut parler d’économie circulaire.

Il est donc primordial de recycler son verre.

2- Je recycle les emballages plastiques et cartons

La France ne recycle que 25% de ses déchets plastiques ! Ce chiffre est très faible comparé à la moyenne européenne déjà faible de 41%.

Pour l’année 2016, la France a produit 1 250 000 tonnes de déchets en matières plastiques, 67,5 % sont incinérés, 25 % recyclés et 7,5 % mis en décharge.

Les déchets plastiques peuvent être regroupés suivant divers types :

- Le polyéthylène téréphtalate (PET), celui qui compose les bouteilles en plastique. C’est un déchet à haute valeur ajoutée facilement recyclable, il est assez bien recyclé actuellement.

- Le polyéthylène haute densité (PEHD) qui compose certaines bouteilles et certains flacons ainsi que les tuyaux du BTP. Facilement recyclable, mais très peu traité actuellement à cause d’une filière mal développée.

- Le polypropylène (PP) compose une partie des flacons, des bouchons, des pots de yaourt, des récipients alimentaires, de la vaisselle plastique et des barquettes dont la filière est peu développée en raison de l’insuffisance de volume de collecte. 

- Les films plastiques en polypropylène basse, moyenne ou haute densité ou encore en polychlorure de vinyle plastifié (PVC). D’abord envoyé en Chine ou dans d’autres pays, mais moins maintenant en raison du changement de politique de ces pays. Une bonne partie est incinérée, ce qui est très problématique en raison des dioxines que produit la combustion de ce type de plastique. Une troisième partie est recyclée.

- Le polystyrène (PS) expansé ou cristal n’est pratiquement pas recyclé.

- Les polycarbonates (PC) formés de bisphénol et de carbonate ou de phosphène sont des plastiques solides, transparents et résistants à la chaleur, aux chocs et excellents isolants électriques (Verre optique, vitrage, CD, DVD, appareils électroménagers, équipements automobiles, chaises de jardin, et les biberons jusqu'à récemment !) très peu recyclés, même si des procédés existent depuis quelques années.

Comme les décharges et les incinérateurs sont à saturation et que l’augmentation du recyclage va prendre du temps, il faut s’orienter sur l’écoconception, c’est-à-dire que les produits doivent être pensés dès la conception pour pouvoir être facilement recyclables.

Le tri de ces différents matériaux étant assez compliqué, certaines régions proposent dès maintenant une extension des consignes de tri à tous les emballages, cette mesure facilitante et efficace sera étendue à toute la France dès 2022.

Mais le meilleur moyen, et le seul, pour obtenir une avancée rapide, est de moins en générer : le bon déchet est celui que l’on ne produit pas !

Les déchets en carton et papier sont eux recyclés à 65 % en moyenne ce qui s’approche davantage de l’objectif de 75% du Grenelle de l’environnement.

Le broyage et le traitement des vieux cartons donneront la fibre cellulosique de récupération (FCR) qui sera réutilisée par les papetiers.

3- J’utilise un composteur pour les produits biodégradables

Les produits compostables sont essentiellement composés :

- des épluchures et déchets des fruits et légumes

- Le marc de café et de thé

- La tonte de gazon

- Végétaux frais (Fleurs fanées, feuilles, mousses, résidus de récolte du potager)

- Bois de taille, copeaux, écorces à condition de les découper en petits morceaux.

- Paille, foin

Les deux premières catégories (épluchures et déchets des fruits et légumes et marcs) sont importantes, car si elles ne sont pas compostées cela signifie qu’elles vont gonfler le volume de la poubelle grise. Sachant que ces produits sont frais et chargés d’eau, ils sont lourds. Les composter diminue sensiblement le tonnage de vos poubelles grises.

Pour donner un ordre d’idée avec l’exemple d’une famille de 4 personnes qui effectue un tri de qualité, le compostage va diminuer environ par deux le poids de la poubelle grise !

De plus, vous pourrez réutiliser votre compost pour le potager ou les massifs de fleurs. 

Rappel : les déchets provenant uniquement des ménages et hors gravats, c’est 437 Kg / Habitant / An en France, en stagnation depuis 10 ans. La répartition est la suivante : 222 Kg en poubelle grise, 88 Kg en poubelle recyclage et 127 Kg en déchèterie (Source ADEME 2018).

4- Je recycle les tissus en les plaçant dans les conteneurs prévus

Si vos habits sont encore en bon état, donnez-les à des associations comme Emmaüs, la Croix-Rouge ou d’autres associations locales. Sinon, placez-les dans des conteneurs prévus à cet effet. Ils seront traités et recyclés. Tous les textiles sont recyclables à condition d’être propres.

N’oubliez pas, le premier réflexe à avoir : achetez des vêtements qui durent, achetez moins d’habits, uniquement ceux qui vous seront utiles souvent. Pensez aux habits d’occasion ! Vous pourrez réaffecter à des causes plus intéressantes l’argent que vous aurez économisé en habit.

Rappel : l’industrie textile est celle qui a le plus d’impact sur l’environnement après l’industrie du pétrole. L’industrie textile utilisatrice de produits chimiques pour le tannage et la coloration semble aspirée dans une frénésie productrice où la mode impose des changements de gammes toujours plus rapides. A vous de stopper cette folie.

5- Je vais en déchèterie quand c'est nécessaire (piles, produits dangereux, volumineux, etc.)

Généralement on court à la déchèterie pour se débarrasser d’objets volumineux qui nous encombrent. Les plus gros objets ne sont pas forcément les plus dangereux, il faut également penser à la déchèterie pour déposer ses produits toxiques : piles, ampoules et néons, peintures, lasures, produits électroniques et autres.

6- Concernant les sacs plastiques jetables

Les sacs plastiques sont un fléau pour l’environnement, leur temps de décomposition se chiffre en siècles, 400 ans en moyenne. La loi du 1er juillet 2016 et celle du 1er janvier 2017 ont interdit les sacs à usage unique, sauf s’ils sont compostables. Ceci était vital, néanmoins on en voit encore beaucoup, sur les marchés par exemple. Vous devez les refuser.

7- Concernant les produits frais en barquettes polystyrènes

Temps de décomposition du polystyrène : 1000 ans et non recyclable !

Evitez au maximum les produits qui utilisent du polystyrène dans leur emballage.

8- Je fais mes courses au marché pour limiter les emballages

En faisant ses courses au marché, on gagne sur tous les tableaux :

- Pas d’emballage (apportez vos paniers et refusez les sacs).

- Vous consommez local, pas de transport émetteur de CO2.

- Vous préservez des emplois locaux en limitant les intermédiaires.

- Vous mangez sainement.

- Vous profitez d’un moment convivial, vous rencontrez des gens.

9- Concernant les services de restauration

La loi Grenelle II de 2010 oblige les restaurants qui produisent plus de 10 tonnes de déchets par an à valoriser leurs restes alimentaires. 

Le 30 janvier 2020, le projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a été adopté. A partir du 1er janvier 2023, les enseignes de restauration rapide devront servir les repas consommés sur place dans de la vaisselle réutilisable.

En attendant cette date, évitez ces lieux de gaspillage que sont les fastfoods. 

A titre d’exemple et selon diverses sources, McDonald’s produirait environ 115 tonnes de déchets par jour en France.

10- J'achète des produits en vrac sans emballage

Nous voyons ouvrir de plus en plus de commerces spécialisés dans la vente de produits alimentaires en vrac. Les supermarchés s’y mettent également et proposent des rayons spécialisés pour ces produits en vrac. Ce type de consommation ne fait pas encore partie de nos habitudes, raison de plus pour y faire attention. Quel plaisir de ne pas avoir à remplir sa poubelle de recyclage à chaque produit consommé !

11- En supermarché, je délaisse les produits suremballés

Ne jamais oublier que si les industriels proposent toujours plus d’emballages, c’est parce que nous les achetons. En orientant vos achats vers les produits en vrac ou avec des emballages minimaux, vous avez le pouvoir de faire changer les choses.

12- Concernant les déchets que vous produisez en dehors de chez vous

Jetez un papier, un sac plastique, un mégot ou tout autre déchet dans la rue n’est pas un geste anodin. Outre le fait que vous polluez la nature, vous envoyez un signe qui va à l’encontre de la vie en société, pire vous l’insultez.

A chacun d’être irréprochable.

13- Concernant les mégots

Un mégot ça a l’air de rien, et pourtant :

- un mégot met deux ans à se décomposer et peut contaminer 500 litres d’eau.

- en France, chaque année 14 millions de mégots se retrouvent dans la nature.

- Les cigarettes et donc les mégots contiennent un très grand nombre de substances nocives qui se retrouvent dans les nappes phréatiques, les rivières, la mer et l’océan. Ceci constitue une pollution immense qui a longtemps été méconnue, ignorée et sous-estimée.

A noter que le « Lancer de mégot » est punie d’une amende de 68 euros.

Alors promis, plus de mégot dans la rue ?