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Thierry Pernot
16/12/2020
La grive musicienne en concert
Savoir différencier la grive musicienne des autres grives (Draine, Litorne, Mauvis)
N° article : 80
  1. Grive musicienne (Turdus philomelos) en chasse

    La grive musicienne (Oiseaux / Passériformes / Turdidés / Turdus philomelos)


    La grive musicienne est un passereau de taille moyenne de la famille des Turdidés. Le genre Turdus regroupe les grives et les merles.


    Description

    Elle présente une taille inférieure aux grives litornes et draines, 23 cm contre respectivement 25 et 27 cm, mais est plus grande que la grive mauvis, 21 cm.

    Envergure 33 à 36 cm. Poids : 50 à 100 grammes. 

    Le dessus est brun avec la pointe des ailes (rémiges primaires) qui tire sur le noir. La poitrine est jaunâtre, fortement tachetée de noir, le ventre est blanchâtre. En vol, on peut observer une légère couleur rousse sous les ailes.

    Anneau crème bien marqué autour de l’œil. Bec court et droit.

    Pattes couleur chair.


    Confusion possible

    La taille, comme déjà indiquée, est le premier élément à prendre en compte.

    Il n’est pas possible de la confondre avec la grive litorne beaucoup plus grande et qui a la tête et le croupion gris-bleuté.

    La grive draine lui ressemble davantage, mais elle est un peu plus grande, se tient bien droit. Le dessus tire davantage sur le gris que sur le brun et sa queue est plus longue. En vol le dessous des ailes est blanc, sans aucune partie rousse de visible.

    La grive mauvis est la plus proche par l’aspect général, mais elle présente un sourcil blanc bien marqué qui surplombe une joue sombre que la grive musicienne n’a pas. De plus la grive mauvis présente une zone rousse sur le flanc et qui est très visible en vol. Les marques noires au niveau de la poitrine se rapprochent plus de flammèches allongées que de tâches arrondies.


    Alimentation

    Elle se nourrit au sol de vers de terre et d’insectes.

    Lorsque la nourriture vient à manquer, en période de sécheresse par exemple, elle n’hésite pas à rechercher dans les zones d’ombres des escargots. Elle les extrait de leur cachette, les amène sur une roche ou une surface en béton, puis les frappes violemment contre cette surface dure pour éclater la coquille. On en entend le bruit des chocs de la coquille de loin, c’est comme cela que je me suis rendu compte que c’était une grive musicienne qui me tuait tous mes petits gris ! Voir les photographies, on voit une grive tirer sur un escargot fraichement ouvert ainsi que des débris de coquilles, reste d’un bon repas.

    En automne, lorsque les insectes sont plus rares, elle s’oriente vers les baies qui arrivent à maturité.


    Habitat

    Tous types de forêts et haies, mais également dans les parcs et jardins.


    Répartition

    La grive musicienne est présente dans toute l’Europe. En France elle est sédentaire, excepté dans les zones d’altitudes qu’elle doit quitter si les conditions sont trop difficiles.


    Comportement et reproduction

    Le nid, placé sur des branches à quelques mètres du sol, est construit de brindilles et d’herbes sèches entrelacées sur lesquelles la grive va déposer une couche de terre humide, jusqu’à obtenir un nid au fond bien lisse.

    Deux à trois pontes par an, comprenant chacune 3 à 6 œufs de couleur bleu ciel faiblement tachetés de noir.

    La grive musicienne est diurne et vit généralement seule ou en couple et ne se regroupe que dans certains cas pendant l’hiver.

    Longévité maximale connue : 14 ans.


    Particularité 

    Comme son nom le laisse supposer, la grive musicienne possède un chant sonore et complexe, ou elle alterne plusieurs motifs différents. De plus, c’est une très bonne imitatrice, en particulier de la fauvette des jardins, du pic noir, du geai des chênes et d’autres encore. Il n’est donc pas facile de la reconnaitre à son chant.


    Étymologie

    Le nom latin d’espèce de la grive musicienne est « philomelos ».

    D’où peut bien venir ce terme ? En grec, « philomelos » renvoie au prénom Philomèle. Celui-ci correspond à un personnage des Métamorphoses d’Ovide. Il s’agit d’une femme d’une grande beauté. Son beau-frère ne pouvant résister à sa beauté la violera et lui coupera la langue pour qu’elle ne puisse parler. Mais bientôt avec l’aide de sa sœur, Philomèle fomentera une vengeance implacable, puis se métamorphosera en hirondelle ou en rossignol (il y a des variantes !).

    Si elle s’était transformée en grive nous aurions notre réponse, mais pas de chance ! Alors est-ce pour sa beauté que Christian Ludwig Brehm a nommé la grive musicienne ainsi ? Ou est-ce parce qu’il était importuné par son chant sonore et dissimulateur, qui l’aurait aimé lui couper la langue ?

    Peut-être l’a-t-il tout simplement choisi au hasard en fouinant dans la mythologie grecque.

    Si quelqu’un a la réponse, je suis preneur.


    Photographies prises à Larrivoire (Jura) en juillet 2015, 2016 et 2017. 


    Grive musicienne (Turdus philomelos) aux aguets
    Grive musicienne (Turdus philomelos) en train de déchiqueter un escargot
    Grive musicienne (Turdus philomelos) en train de montrer à son petit comment déchiqueter un escargot
    Grive musicienne en train de monter à son petit comment déchiqueter un escargot
    Restes d'un repas de Grive musicienne (Turdus philomelos), coquilles d'escargots
    Grive musicienne artistique, aussi belle que Philomèle
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