4- Cas du système Terre – Soleil en prenant en compte l’atmosphère de la terre La terre est constituée d’une très fine atmosphère, 99 % de la masse de l’atmosphère terrestre se situe dans les 30 premiers kilomètres. Comparez ces 30 kilomètres avec le rayon terrestre qui est de 6371 kilomètres et vous comprenez immédiatement que cette couche qui nous permet de vivre est très fine. Si on représentait la terre par une sphère de quatre mètres de diamètre, l’atmosphère ferait environ un millimètre d’épaisseur.
L’atmosphère est constituée de trois composés principaux : 78% de diazote (N2) 21% de dioxygène (O2) 0,93% d’argon (Ar). 0,07% pour tous les autres composés.
Nous citerons parmi les autres composés : Le dioxyde de carbone (CO2) 0,041% en 2019 (0,027% avant l’ère industrielle) Le méthane (CH4) 0,000187% en 2019 (0,00008% avant l’ère industrielle) Bien que présents, en très faible quantité, ces deux composés ont un impact très important.
Il faut ajouter que l’atmosphère contient également de l’eau (H2O), sous forme de nuages et de vapeur d’eau en quantité variable (de 0 à 8% environ).
Reprenons notre analyse de l’effet de serre. Comme nous allons le voir, c’est un peu plus complexe avec l’atmosphère qu’avec une simple plaque de verre !
Nous avons toujours nos 342 W/m2 en provenance du soleil. - L’atmosphère va réfléchir, via les nuages, les trainées d’avion et autres l’équivalent de 77 W / m2. Nous n’avions pas cette réflexion dans les cas simplifiés précédents.
- Le sol va toujours réfléchir 30 W / m2.
- L’atmosphère va absorber 67 W / m2 ce qui va la réchauffer. Vous pouvez remarquer que l’atmosphère n’absorbe pas 100% du rayonnement infrarouge reçu, de même on notera qu’elle absorbe un peu de rayonnement visible. Il y a donc 168 W / m2 qui chauffent le sol directement, les erreurs de simplification s’annulant entre-elles, nous sommes assez proche des 159 W / m2 du cas 3.
Pour coller à la réalité, nous devons ajouter deux nouveaux mécanismes : - Des courants chauds ascendants appelés thermiques vont transférer par convection 24 W/m2 du sol à l’atmosphère. Il s’agit ici d’un échange de chaleur lié aux molécules d’air, effet que l’on n’avait pas dans les cas simplifiés sans atmosphère.
- L’eau qui s’évapore du sol va se condenser dans l’atmosphère (on parle de chaleur latente), ceci correspond à un transfert d’énergie de 78 W/m2 du sol vers l’atmosphère.
- À l’équilibre thermique l’atmosphère va donc rayonner 324 W/m2 en direction du sol et 195 W/m2 en direction de l’espace. On peut remarquer que contrairement à la plaque de verre, son rayonnement n’est pas symétrique.
- Le sol va émettre 390 W/m2 dont 350 vont être absorbés par l’atmosphère et 40 vont la traverser pour aller se dissiper directement dans l’espace. Ces 40 W / m2 passent parce que l’on appelle la fenêtre atmosphérique. En effet comme nous l’avons déjà dit, l’atmosphère est transparente à certaines longueurs d’onde infrarouges. Cette fenêtre permet aux astronomes d’observer les étoiles en infrarouge depuis la terre.
Vérifions le bilan énergétique du système (les nombres sont des W / m2) : Espace : -342 + 77 + 30 + 235 = 0 Atmosphère : 67 + 350 + 24 + 78 - 195 - 324 = 0 Sol : 168 + 324 - 350 - 40 - 24 - 78 = 0 Le système est bien en équilibre thermique.
|