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Thierry Pernot
10/06/2021
Le Jura, paysages, vie sauvage, terroirs
Le massif du Jura abordé sous tous les angles : géologie, flore, faune, impact de l'homme
N° article : 160
  1. Couverture du livre Le Jura, paysages, vie sauvage, terroirs<br>De Michel Blant

    Le Jura, les paysages, la vie sauvage, les terroirs


    Auteurs : ouvrage collectif sous la direction de Michel Blant

    (Denis Blant, Michel Blant, Alexandre Buttler, Gilbert Capt, Jean Combe, Jean-Yves Cretin, Michèle Gaiffe, François Gillet, Daniel Glauser, Jean-Michel Gobat, Marcel S. Jacquat, Pierre-Yves Jeannin, André Meylan, Blaise Mulhauser, Adrian Rodriguez Quiroga, Sébastien Y. Roué, Blaise Zaugg.)


    Année de sortie : 2001


    Éditeur : Delachaux et Niestlé (Collection : la bibliothèque du naturaliste)


    Format : 158 x 232 x 27 mm  352 pages


    Prix : 38,50 € 


    Cet ouvrage collectif franco-suisse regroupe le travail de 17 spécialistes pour vous livrer un panorama complet des différents aspects du Jura. 500 photographies et 100 graphiques pour vous aider à comprendre l’architecture de ce magnifique massif.

    Après le livre « Montagnes du Jura » dont je vous avais parlé il y a quelques semaines et qui était axé sur la géologie, celui-ci est plus général et aborde tous les aspects de notre belle montagne : géologie, flore, faune, rapport entre l’homme et la nature.


    Première partie : Paysages, roches et sols

    Ce chapitre relate l’histoire géologique du Jura depuis la poussée alpine à la fin du crétacé, il y a 50 millions d’années, jusqu’à nos jours. Par le jeu des plissements, des fractures et de l’érosion, les auteurs nous expliquent la naissance du Jura en détail et nous donnent des clefs pour comprendre les paysages, aussi bien de surface que sous-terrain.


    Le principe de la karstification est détaillé, les auteurs décrivent les différents types de calcaire rencontrés et la manière dont ils s’altèrent.


    Il sera défini tout le vocabulaire nécessaire à la description des paysages jurassiens : poljés, ouvalas, plateaux, reculées, cirques glaciaires, boutonnières, combes, cluses, canyons, gorges, ruz, crêts, dolines, pertes, emposieus, ponors, lapiés, tufières, synclinaux, moraines, gouffres, grottes, baumes, glacières, réseaux spéléologiques, sources karstiques, etc. Vous le voyez, le vocabulaire est riche et nécessaire pour appréhender l’ensemble de cette formation.


    À noter l’explication du fonctionnement des « glacières », nom donné à des cavernes qui conservent de la glace toute l’année, on parle alors de grottes glacées dynamiques. Les glacières sont situées vers les 1000 m d’altitude. 

    L’accumulation de la neige dans une cavité piégeant le froid, combinée à une circulation complexe et particulière de l’air en été, par un phénomène d’évaporation, provoque un refroidissement de la masse d’air et permet de contenir la température sous les 0°C.


    La fin de ce chapitre est consacrée aux climats du Jura et à la pédogénèse, c’est-à-dire aux mécanismes expliquant la formation des sols.

    Le massif dans son ensemble est très arrosé avec 2 à 2,5 m de précipitations par an sur les crêtes. La quantité de pluie diminue lorsque l’on redescend vers les plateaux avec un gradient de 170 mm pour 100 m. Le vignoble quant à lui ne reçoit que 90 cm de pluie par an.


    Deuxième partie : végétation et flore

    Le chapitre commence par une histoire de la flore et de la végétation jurassiennes. La flore du Jura est riche de 1600 à 2100 espèces selon que l’on compte ou non les espèces introduites ou accidentelles.


    À noter un encart sur 3 plantes à l’origine de 3 breuvages : le damassinier, une espèce de prunier qui produit les damassines, l’absinthe et la gentiane.


    Les grands ensembles phytogéographiques sont définis, puis le Jura est abordé par niveau altitudinal puis par contexte : Les piémonts, les plateaux, les vallées des rivières jurassiennes, les cluses, cirques et reculées, les hautes vallées glaciaires, et pour finir les crêtes de la haute chaine.


    Pour chacune de ces zones géographiques, il est défini précisément le contexte climatique et la végétation associée avec de très nombreux exemples.


    Troisième partie : des invertébrés aux vertébrés

    La grande diversité des biotopes du massif conduit à une grande richesse faunistique.


    Ce chapitre va vous donner, sous un ordre systématique, un aperçu de cette faune : les insectes et autres arthropodes, les amphibiens et les reptiles, les poissons, l’avifaune, les petits mammifères (rongeurs, etc.) et les grands mammifères (ongulés, sangliers, lynx, renard, blaireau, etc.). Le dernier point de cette partie nous parle des chauves-souris.


    Le lynx, emblème du massif jurassien, avait disparu du massif au milieu du 19e siècle, il a été réintroduit en 1974, malgré une mortalité assez importante à cause du braconnage et des accidents de la route, sa population semble se stabiliser.


    Quatrième partie : rapports entre l’homme et la nature

    Ce chapitre retrace depuis la préhistoire, la conquête et la transformation du massif du Jura par l’homme.


    Les chapitres abordés sont les suivants : 

    - Éléments de préhistoire (archéologie et paléontologie préhistoriques, la colonisation).


    - Paysages forestiers et vocations (la forêt, la sylviculture, les enjeux du développement durable).


    - Les vestiges des anciennes richesses (la chaux, le charbon de bois, la glace, la tourbe, les murs de pierres sèches).


    - Éléments d’architecture rurale (la colonisation du Haut-Jura, la typologie des maisons paysannes du Haut-Jura, la construction).


    - De l’usage des terroirs (le comté et ses terroirs, les vignobles du Revermont et du Jura occidental, les coteaux des lacs subjurasssiens, le terroir viticole).


    Cinquième partie : vulnérabilité et protection des écosystèmes

    L’auteur rappelle qu’en 2001, sur le plateau suisse, plus d’un mètre carré se construit chaque seconde ! Même si tous les secteurs du Jura ne subissent pas une aussi forte pression, ce chiffre illustre bien cette problématique.


    Ce chapitre aborde les menaces liées à l’urbanisation, à l’agriculture, à la chasse, au tourisme et tente de donner des idées pour les contrecarrer.


    Le chapitre se termine avec une description des grandes réserves naturelles du massif : la réserve naturelle de la Haute-Chaine du Jura, la réserve naturelle du lac de Remoray, la réserve du Creux-du-Van. Il est aussi évoqué le fonctionnement du parc naturel régional du Haut-Jura et du parc jurassien vaudois.


    Annexes

    En fin d’ouvrage, vous trouverez : un glossaire des termes techniques, une riche bibliographie, la liste des espèces végétales présentées, un index des différents termes et des espèces décrites.


    Conclusion

    « Le Jura » est, pour le naturaliste, une mine d’informations dans tous les domaines. Écrit par des spécialistes, le texte est concis, précis et toujours intéressant. Les photographies, bien que petites, sont nombreuses et de bonne qualité, les nombreux schémas facilitent la compréhension.


    Si vous souhaitez acquérir une bonne connaissance globale sur le massif du Jura, ce livre est un premier pas indispensable.


    livreLe Jura de Michel Blant<br>Schéma de fonctionnement d'une glacière,<br>grotte glacée dynamique
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